Chroniques liégeoises, acte 2: le Vendredi

Pharrell Williams

Pour au moins deux raisons, la chronique (liégeoise) consacrée à la journée de Vendredi sera courte.

Première raison: la chaleur poursuit son travail de sape et s’attaque maintenant à mes nuits. Conséquence: celles-ci se raccourcissent dangereusement.

Seconde raison: la programmation proposée ce Vendredi par le festival n’est ni enthousiasmante, ni véritablement dense. Un après-midi « groupes apéritifs » sur la grande scène (Midnight Juggernauts, Audio Bullys, Just Jack…), un hangar vide une bonne partie de la journée, il faut attendre le début de soirée pour que les choses sérieuses commencent. En attendant, on se balade, on flâne, on discute. C’est l’occasion de lever les yeux et de constater qu’aux Ardentes on joue sur les contrastes: froideur quasi-industrielle des bâtiments contre Meuse et platanes, stands de cuisine artisanaux contre gigantesques stands des partenaires commerciaux du festival…

La journée débute réellement avec l’arrivée de Pharrell Williams. Côté pile, ce monsieur est le beau papa de la bling-bling connection à l’américaine et LE fournisseur officiel de tubes pour MTV. Côté face, c’est un compositeur passe-partout qui vient ce soir présenter le quatrième album de sa formation N.E.R.D., magma hip-hop et rock tendance skateur amoureux. Pharrell Williams est à l’heure et un compte à rebours disposé en coin de scène commence à décompter les minutes restantes avant la fin du set. Bonne idée car cela va aller vite. Pharrell commence par sauter partout, le public le suit et ça ne s’arrêtera qu’une heure dix plus tard. On retrouve le penchant bling-bling loveur de Pharrell: l’américain la joue amoureux transi, chante et fait des coeurs avec ses bras… S’il n’y avait que ça, on en resterait là. Mais N.E.R.D. c’est aussi de la musique et de ce point de vue c’est plutôt réussi: basse-batterie ou synthé-batterie rythment les compositions, des digressions rock (Rock Star et consorts), jazz (sur un extrait enthousiasmant du nouvel album) ou drum n’bass (l’excellent spaz) permettent d’éviter le surplace et Pharrell est globalement crédible en crooner rappeur amoureux. Du bling-bling, deux batteurs, deux danseuses certes mais du Bling-bling qui tient le haut du pavé. Ouais ouais.

Suite de la soirée en vrac: Pantha Du Prince en mode Chill Out (très bon), Birdy Nam Nam en mode rouleau-compresseur, Ellen Allien en mode machine à teuf et Tiga en mode Tiga. Pour le reste, j’ai bien tenté de négocier une nuit de plus de trois heures avec Morphée mais il n’a pas réussi à se mettre d’accord avec le soleil. Donc pas de reste. Priorité à la récupération.

Pantha Du Prince